Méthanisation

Le Loir-et-Cher à la pointe de la méthanisation

Accompagnés par la Chambre d’agriculture (CA 41), les projets d’unités de méthanisation fleurissent dans notre département. Source de diversification pour les agriculteurs, ils permettent aussi la production d’une énergie renouvelable et décarbonée. 

Premier méthaniseur en injection mis en service à Savigny-sur-Braye, Méthabraye avait lancé le processus en 2018. Aujourd’hui, cinq autres projets en injection sont en cours de réalisation tandis que cinq unités en cogénération (production d’électricité et de chaleur) fonctionnent depuis sept ans. Le plus avancé se situe à Lamotte-Beuvron où la centrale Sologne Agri-Méthanisation va rentrer en service en 2021. Alimenté par les effluents d’élevage de dix exploitations, le fumier du parc équestre de la Fédération française d’équitation (FFE), des boues de la station d’épuration et des déchets (soit 28 000 tonnes), ce méthaniseur permettra d’alimenter 2 800 logements.  
 

Projets en développement

Quatre autres projets sont en cours de développement à Romorantin-Lanthenay, Oucques-la-Nouvelle, Mer et Blois nord. Pour chacun d’entre eux, une douzaine d’agriculteurs se sont associés pour produire du gaz vert qui sera injecté dans le réseau public. Ces projets devraient se concrétiser à l’horizon 2023.  « Pour les projets en injection, l’investissement est de 5 millions d’euros minimum avec une aide de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). Acheté 11 cts €/kWh par les fournisseurs d’énergie pendant quinze ans, le biométhane garantit un revenu complémentaire aux agriculteurs et se rentabilise en dix ans », précise Christophe Beaujouan en charge du dossier à la Chambre d’agriculture. Au-delà, les unités de méthanisation génèrent des résidus appelés digestats qui constituent d’excellent fertilisants. Qu’ils soient céréaliers ou éleveurs, les agriculteurs éleveurs économisent ainsi sur leur budget engrais. 

Impact en matière d’image

La méthanisation modifie l’image de l’agriculture perçue comme plus résiliente. « Cela va dans le sens de l’agroécologie en allongeant la rotation et en produisant de la biomasse sous forme de cultures intermédiaires à valorisation énergétique (CIVE) », précise Chistophe Beaujouan. De plus, le développement de la méthanisation agricole est porteur d’emplois. À Lamotte-Beuvron, la centrale devrait ainsi créer deux emplois directs. Notre département compte aussi l’un des leaders français du secteur avec agriKomp. L’entreprise de 92 salariés (60 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2019) connaît une forte croissance avec 120 unités de biogaz déjà en service.  Jean-Luc Vezon

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Tél. 02 54 55 74 74 - christophe.beaujouan@remove-this.loir-et-cher.chambagri.fr

+ photos © A. Charron