Dormir chez « François Ier » et s’offrir Chambord

Séjourner au Relais de Chambord, hôtel 4 étoiles, c’est aussi s’offrir le territoire sauvage du domaine national. Aux heures où la nature s’éveille, où les animaux retrouvent ‒ le public reparti ‒ leurs habitudes de déambulation, les clients de l’établissement peuvent, eux aussi, goûter à la beauté des lieux en observateurs privilégiés.

À une époque, l’endroit était un relais de poste. Devenu hôtel en 1850, il le restera sous l’enseigne Saint-Michel, 2 étoiles. L’établissement ne méritait pas plus, bien que bénéficiant d’un emplacement exceptionnel puisque situé face à un monument prestigieux : Chambord. Jusqu’en 2014 ! 
Un temps, un lieu… Il ne manquait plus qu’un homme pour que naisse le renouveau : Frédéric Jousset. Cet homme d’affaires atypique, entrepreneur et mécène, voue aux lieux chargés d’histoire une passion héritée de son grand-père. Alors que d’autres jouent aux billes ou s’écorchent les genoux à grimper aux arbres, le garçonnet s’en va avec lui à la découverte des châteaux du Val de Loire. Devenu adulte, il en choisira un pour s’y marier et boucler la boucle : Chambord.
Lorsqu’il apprend par Jean d’Haussonville, directeur général du Domaine national, qu’un appel d’offres va être lancé pour la reprise de l’hôtel Saint-Michel, l’homme d’affaires se positionne comme investisseur majoritaire. Objectif : en faire un établissement haut de gamme. La réhabilitation sera lancée sous la conduite de l’architecte Jean-Michel Wilmotte. Au terme de quatre années de travaux (perturbés par les inondations de 2016) et 16 millions d’euros d’investissement, le Relais de Chambord s’ouvre à la clientèle en 2018.

Face au château de Chambord

Un hôtel 4 étoiles, avec un accueil à la hauteur désormais du château qui lui fait décor. Avec 55 chambres et suites, dont 12 offrent un vis-à-vis recherché. Les éléments originels soigneusement préservés ‒ fenêtres à meneaux, corniches en pierre de tuffeau, cheminées… ‒ font écho à l’étonnante façade nord, habillée d’ardoises et percée de longues fenêtres verticales. Le lieu dégage une atmosphère de « maison de campagne contemporaine, chic et confortable » souhaitée par Frédéric Jousset. Bibliothèque, espace bien-être, salle de jeux pour les enfants, large terrasse… Des « refuges » où il fait bon s’attarder selon l’envie et l’heure. Des outils de jardinier tirés de la collection privée du paysagiste Guillaume Pellerin renvoient à l’image des tracés des jardins proches. Çà et là, des œuvres d’art confortent l’aspect culturel qui, dès l’origine, s’inscrivait dans le projet de réhabilitation de l’établissement. Pour qu’une synergie entre l’hôtel et le château soit établie.

Nouveauté 2020 : une toue cabanée

Le Relais de Chambord s’inscrit dans le circuit du tourisme culturel l’été. La semaine, la clientèle d’affaires fait sienne cette destination de loisir et de week-end. La clientèle est française à 80 %. 
Sa réouverture, le 12 juin, s’est faite sur le ton de la prudence avec 30 chambres disponibles. « Jusqu’à la fin juillet, nous aviserons ensuite selon la situation sanitaire », précise Antony Houette, directeur de l’établissement. 
Nouveauté 2020, réalisée avec le même raffinement que l’hôtel : une toue cabanée amarrée dans le canal. Celle-ci offre une vue imprenable (grâce à une baie vitrée) sur le château et ses jardins à la française. Cet hébergement insolite bénéficie des prestations « room-service » de l’hôtel. On réserve désormais pour un week-end intimiste en duo, pour 12 personnes en réception et même 30 invités en version cocktail. À tester !
Annette Fluneau

Photos : Cyril Chigot - Laurent Alvarez