Les défis d'Emmanuel Calers

Conversion en bio, élevage de vaches écossaises, projets innovants… L’agriculteur Emmanuel Calers s’adapte et se réinvente régulièrement.

« Les sols sont ingrats en Sologne, humides l’hiver et séchants l’été », constate Emmanuel Calers. L’agriculteur sait de quoi il parle. En 1997, il a monté l’irrigation sur ses terres de Souvigny-en-Sologne et en 1998, il a drainé quarante hectares. 
L’homme aime les défis. De sa conversion à l’agriculture biologique en 2014, il dit : « Je voulais changer de type de production, ne plus utiliser de pesticides ni d’autres produits chimiques (engrais). Et me lancer un défi, parce que produire en bio change complètement par rapport à produire en conventionnel. J’ai choisi la culture bio car elle me permettait d’améliorer l’agronomie de mes sols et de les faire durer dans le bon sens, d’améliorer mon exploitation. Ça a marché ! » conclut-il. Le passage en agriculture biologique lui a également permis de trouver de nouvelles productions (maïs semence, haricots verts), des débouchés dans le maraîchage et d’obtenir des contrats de semence pour des céréales. 

Une race de vache peu commune, l’angus

Possible de voir du défi également dans son choix de race de vaches au moment où il a décidé d’en élever. Il n’a pas choisi n’importe laquelle, encore moins la même que celles d’éleveurs proches. Non. Emmanuel Calers et sa compagne Stéphanie Paumier ont longtemps réfléchi avant de choisir celle qu’ils allaient élever. Ils ont jeté leur dévolu sur une race « pas fréquente » : des angus. Ces belles vaches noires d’origine écossaise ont la particularité d’être les seules à être génétiquement sans cornes. « C’est une vache qui donne de la très bonne viande. Elle est très belle, rustique, sympa, facile à élever. Elle vêle seule, on n’a jamais eu à faire intervenir le vétérinaire ». Il en a vendu quelques-unes pour la reproduction et pense commencer à en commercialiser la viande bientôt. Pour l’instant, sa petite troupe de jeunes vaches profite du foin bio de la ferme et de la vie en pâture.

Projets hauts de gamme

Des projets, Emmanuel Calers n’en manque pas, même si les récents épisodes (répétés) de sécheresse, conjugués à la crise de la Covid-19 qui l’a privé des revenus des pensions des équidés engagés aux championnats de Lamotte-Beuvron (annulés) l’ont incité à la prudence. Il envisage néanmoins, à moyen terme, de créer un centre d’insémination et de mise bas pour juments, qu’il pourrait gérer avec sa compagne et sa fille, récemment diplômée dans ce domaine. Emmanuel Calers travaille également sur l’idée d’un centre de remise en forme avec piscine pour chevaux de sport, sur le modèle de ce qui existe en Normandie et dans le sud de la France. Du haut de gamme… À suivre.
Tél. 02 54 8843 16

Texte : Julie Bind – Photos : Cyril Chigot